childhood, where did you go ?

tu n'as jamais su ce qu'était de vivre à honolulu. tu y es né, certes. mais cela s'arrête là. de tes origines, il ne reste plus que ton teint hâlé, ta langue maternelle et tes quelques souvenirs. la plage. les enfants avec qui tu jouais. et l'orphelinat. tu n'as jamais connu tes parents, ni su d'où tu venais réellement. les cinq premières années de ta vie ont été rythmé par un changement de famille constant. il faut dire que tu n'étais pas un gamin assez dissipé, trop actif, peut être. tu as été baloté de foyer en foyer, jusqu'à ce qu'on ne t'envoie sur le continent américain, chez les lovelace. tu n'avais pas à faire cette fois-ci, à une famille traditionelle mais plutôt à un couple lesbien, - lussy et olivia - qui avant ton arrivée avait déjà adopté une petite fille, plus jeune que toi, ava. elle est blonde, tu es brun. ava a la peau blanche comme la neige, la tienne reste bronzé toute l'année. elle a les yeux bleus, bleus comme l'océans, tes prunelles sont aussi sombre que la nuit – si ce n'est plus. malgré ces nombreuses différences physiques, ava devint vite ta petite soeur, de coeur comme de sang, même si celui qui coulait dans vos veines n'était pas le même. les lovelace devirent ton dernier foyer. ta véritable famille. eux et trois autres enfants, dont tu fis la connaissance en entrant à l'école.  

il y avait ces deux petites filles, qui virent immédiatement à ta rencontre, à peine tes mères eurent quitté la classe, te laissant seul, face à une dizaine d'autres bambins et une maîtresse, aux cheveux multicolores et qui sentait bon, comme les fleurs que ta maman lussy faisait pousser dans le jardin. la première gamine, était une petite blonde aux prunelles océan et à l'accent presque incompréhensible et son amie, était son parfait contraire, un peu comme toi et ava. elle s'appelait sidjay et meadow. elles furent peu après rejointes par un petit bouclé et un autre garçon, adriel et darragh. rapidemment, ils devinrent tes meilleurs amis. rapidemment, ils devinrent ta nouvelle famille.  

« amis pour la vie ? »
« même quand on sera vieux et tout pas beaux ! »
« promis ? »
« oui ! juré craché »
« berk, darragh, tu m'as bavé dessus ! »

tears stream down your face.

« salut, mec. » tu t'assoies à même le sol, à quelques pas seulement de la pierre tombale. darragh o'ceary, pouvait-on lire. 1992-2013. il était pas à place, évidemment. beaucoup trop jeune. beaucoup trop tôt.

« tu sais, ça fait bizarre, sans toi. l'appart est vide. ton slip superman traîne plus par terre, on entend plus les artic monkeys à fond les ballons dans la salle de bain. j'ai pris ma première douche chaude, d'ailleurs. vu qu'avant, c'était toi qui prenait toute l'eau. madame higgins n'est même pas venue se plaindre pour le bruit. elle n'est pas venue tout court, d'ailleurs. sauf aujourd'hui. ils étaient tous là pour toi, dada. t'as vu le nombre de personne que ça fait ? beaucoup? hein. t'aurais détesté, j'en suis sûr. t'aimes pas les foules, je le sais bien. » ta voix se brise, tu marques une pause.

« j'espère que tu t'éclates bien, là-haut. ça craint moins qu'ici, pas vrai ? tu m'étonnes. si tu croises freddie ou janis, salut-les de ma part, ce serait cool. »

deuxième silence. évidemment, il ne te répondra pas. mais y'a toujours cette minuscule partie, en toi, qui espère encore que tout ceci n'est qu'un rêve. ou plutôt un cauchemar. que dans quelques instants, darragh te tapotera sur l'épaule, avant d'éclater de rire. « depuis quand tu parles aux morts, toi ? » aurait-il dit. sauf que non, il n'est pas là. il ne le sera plus jamais. parce que justement; il est mort.

la vérité t'éclate à la figure, enfin. cette putain de vérité que tu repousses et refuses d'accepter, depuis l'accident. c'est de ta faute, te répètes-tu, sans cesse. si tu n'avais pas trop bu, si tu avais été capable de rentrer, seul. si tu n'avais pas fait paniqué adriel, si tu avais été derrière ce foutu volant. darragh ne serait pas enterré six pieds sous terre, à l'instant même.

« je suis désolé. c'est de ma faute. ça serait jamais arrivé, si j'avais pas été là. je suis.. »

et pour la première fois depuis deux semaines, tu éclates en sanglot.  

« pardonne-moi, dada. »

love, love, love.. what is it good for ?
absolutely nothing.

Bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche.
encore merci de prendre mon scénario mon Kakai, jôtem fort fort fort